Dans les rues animées de Côte d’Ivoire, une tradition artisanale singulière perpétue l’esprit du développement durable depuis toujours : Les « toclo-toclo », comme nous les nommons affectueusement. Ce sont des tailleurs ambulants dont le quotidien s’articule autour de la réparation et de la personnalisation des vêtements.
Leur présence, annoncée par le cliquetis caractéristique de leurs grandes paires de ciseaux et la silhouette familière d’une machine à coudre portée à l’épaule, est une image emblématique des ruelles ivoiriennes. Ces artisans du textile jouent un rôle crucial dans l’économie locale et dans la promotion d’une consommation responsable. En offrant leurs services de raccommodage et de retouche, ils contribuent, non seulement à prolonger le cycle de vie des vêtements, mais initient également une pratique précoce de recyclage et d’upcycling ; bien avant que ces concepts ne deviennent en réalité des enjeux écologiques mondiaux.
Récemment, une évolution notable s’observe parmi ces professionnels du fil et de l’aiguille : un nombre croissant d’entre eux choisissent de troquer leur existence nomade contre un ancrage dans des lieux fixes, souvent stratégiquement situés à proximité des marchés ou des vendeurs de friperie. Cette mutation leur offre plus de stabilité et l’opportunité d’enrichir leur savoir-faire en personnalisant davantage les pièces confiées par leur clientèle.
La transition vers des postes fixes est décrite par les toclo-toclo comme une quête de confort et de productivité. L’abandon du caractère itinérant de leur métier leur permet de travailler à l’ombre, protégés du soleil, soulageant ainsi la fatigue liée au transport quotidien de lourdes machines à coudre.
Cette stabilité se traduit également par une augmentation de leurs revenus, avec des recettes journalières pouvant atteindre les 50.000 FCFA ; des économies significatives au fil des mois. Malgré les défis posés par certains clients réticents à payer le juste prix pour leur art et leurs services, les toclo-toclo expriment une satisfaction profonde à l’égard de leur métier. Leur aspiration à ouvrir leurs propres ateliers témoigne d’une ambition commune de croissance professionnelle ; en ayant conscience des responsabilités et des coûts associés à une telle entreprise.

La persévérance et la passion de ces artisans pour leur travail, leur évolution et leur environnement est exemplaire. En valorisant le rafistolage et la customisation des vêtements, les toclo-toclo illustrent une forme de créativité durable qui mérite d’être célébrée. Leur contribution au paysage social et environnemental de la Côte d’Ivoire soulignait une approche avant-gardiste de la mode ; affirmant le rôle précurseur de l’Afrique dans la promotion de pratiques « écononlogiques ». Pourvu que la loi rétropédale et invite au dialogue national autour du désordre urbain dans le District autonome d’Abidjan.