De toutes les époques de nos sociétés humaines, celle que nous connaissons s’inscrit comme celle où la femme est au centre d’un grand questionnement social. Ses besoins, son identité, ses caractéristiques, ses hontes, ses rythmes, ses droits, ses faiblesses, ses forces sont partie prenante de l’actualité et redéfinissent les barèmes d’une société nouvelle.
Dans cette représentation contemporaine de la femme, il y a un archétype à mon sens méconnu : celui de la femme sauvage. Une part de nous trop souvent mise sous silence, à laquelle il est temps de redonner sa place.
L’oubli de la femme sauvage
Peut-être ressentez-vous parfois cette tension diffuse, ce vide inexplicable… Comme un élan qui voudrait jaillir mais qui reste étouffé sous le poids du quotidien. Cette sensation que quelque chose manque, sans savoir quoi exactement. Ce n’est pas une illusion.
C’est votre intuition qui frappe à la porte.
Nous avons choisi, consciemment ou inconsciemment, de mettre de côté cette femme sauvage en nous pour mieux nous conformer aux exigences de la société moderne. Dans notre lutte pour l’égalité et la reconnaissance de nos droits, avons-nous involontairement sacrifié une part de notre essence ?
Les traditions anciennes, comme le yoga, abordent l’énergie comme un média permettant de comprendre notre psychologie humaine. La science des chakras nous parle d’énergie féminine et d’énergie masculine. L’énergie féminine est cette capacité à ressentir, à se recueillir, à honorer la nature et le silence.
Aujourd’hui, des notions comme le féminin sacré, les cercles de femmes, ou encore l’influence de la lune sur nos émotions sont de plus en plus courantes. Comme une revanche, la nature sauvage refait surface, réclamant sa place dans nos vies, notre esprit, notre reconnaissance de soi.
Réhabiliter la femme sauvage
De plus en plus de femmes reconnaissent leur capacité à ressentir, à voir, à guérir et osent le partager. Cette reconnexion nous invite à éteindre le tumulte du monde extérieur pour retrouver une sérénité profonde et un équilibre puissant.
Et si, dans notre quête d’intégration sociale, nous n’avions pas eu à renoncer à notre nature sauvage ? Quel aurait été notre monde aujourd’hui ? Serions-nous différentes dans nos rapports au pouvoir, à l’intuition, à la création ?
Serions-nous comme Sekhmet, déesse de la destruction et de la guerre, ou comme Sekhmet, déesse de la guérison et de la création ? Car c’est bien cette peur de notre puissance qui nous a menées à ces époques où notre force primale fut étouffée, marginalisée, humiliée.
L’exemple de Sekhmet nous rappelle que la féminité épanouie peut être à la fois nourrissante et bienfaitrice, tout en étant puissante et indomptable. Une question d’équilibre et de perception.
Réapprivoiser sa nature sauvage
Alors, que faire de cette flamme, de ce feu qui brûle en nous ?

La chérir
Chaque fois que vous ressentez un besoin de nature, de silence, de solitude, de chant, de mouvement, de danse… honorez-le. C’est votre essence qui s’exprime.
La nourrir
Documentez-vous sur ces élans intérieurs. Ils ne sont pas anodins. Ils sont des rappels de votre nature profonde. Rien n’est incongru, tout est juste.
La partager
Vous n’êtes pas seule. Nous sommes nombreuses à ressentir ce besoin étrange, cette quête intangible. Parlez-en, osons l’incarner.
Nous vivons une époque qui nous a rendues si froides, si distraites par l’extérieur, que notre flamme sacrée semble s’être tarie. Mais elle ne peut jamais disparaître. Elle attend, elle se ramifie, elle murmure.
Elle a faim. Elle a faim de toi, faim de moi, faim de ressentir, de vibrer, de créer un monde nouveau où nous serons unies, fières d’être à la fois femmes sociales et femmes sauvages.
Et si nous lui redonnions sa place ? Et si nous réunissions enfin ces deux forces en nous ?
Ne serait-ce pas une belle occasion en ce mois des célébrations de l’amour ?