Le monde de la Finance et de l’investissement sont, encore aujourd’hui, des univers austère dominés par le masculin. Cependant, de nombreuses femmes tentent de s’approprier ces espaces et les transforment, avec beaucoup de brio, en vecteur d’équilibre et d’affirmation. Nous assistons à un nouveau paradigme. Celui d’oser recevoir et créer, au féminin, un nouveau manifeste financier.

Les biais culturels autour du don et du recevoir

Dans l’énergie naturelle du féminin, il y a cette notion du don qui est très ancré. Nous sommes, en tant que femmes, naturellement dans le don de notre temps, de notre attention, de notre amour et le plus souvent sans compter. Recevoir, en revanche, est une autre histoire. Nous avons tendance à culpabiliser. Recevoir un compliment, un cadeau, une augmentation ou encore saisir une opportunité, peut réveiller en nous des mémoires qui nous amène à douter de notre légitimité, de notre dignité.

Tout cela parce que dans nos cultures, le mérite a été davantage valorisé que le recevoir, comme si le don de soi devait précéder toute récompense.

Il existe pourtant une autre voie, un autre possible… celui de la réconciliation. Recevoir, c’est honorer le mouvement, c’est honorer le vivant. C’est reconnaitre que nous sommes le miroir de la vie, nous attirons de part notre rayonnement tout ce que nous recevons. Recevoir devient alors un geste d’amour envers soi et envers les autres. Un acte de dignité empli de gratitude.

L’argent comme miroir de l’amour de soi

Notre rapport à l’argent et plus largement à la matière révèle le rapport que nous avons à nous mêmes. La manière dont nous appréhendons l’argent, la façon dont nous le gagnons, le dépensons ou pas, le critiquons ou le craignons, dit beaucoup de la valeur que nous nous accordons. Il est important de conscientiser que derrière toutes décisions financières se cachent une ou plusieurs croyances sur nos légitimité à recevoir ou à créer notre abondance et notre prospérité. Une nouvelle conscience émerge dans toutes entreprises, créations et projets portés par des femmes… Celle de créer avec sens et de revendiquer la juste rétribution et énumération consciente. Et, que tout cela se matérialise avec joie et respect envers soi et autrui, sans se trahir.

Par exemple l’autrice et militante américaine Rachel Cargle le résumé très bien par ces mots :

« L’argent n’est pas une fin, mais un levier pour l’impact. Il me permet d’aimer plus grand et d’agir plus loin. »

Ou encore, l’entrepreneure nigériane Arese Ugwu, autrice de « The Smart Money Woman » qui affirme que :

« L’éducation financière des femmes est un acte de guérison générationnelle. C’est la fin du silence autour de la valeur. »

Conscientisons que chaque euro reçu en conscience, joie et amour nourrit la confiance plutôt que la dépendance.

Un nouveau langage émerge… Celui du féminin !

Plus l’argent est adressé par les femmes, plus il devient un langage d’expression du féminin souverain. L’argent devient une énergie de matérialisation. Il circule dans nos choix, dans nos gestes au quotidien avec la conscience que INVESTIR, c’est choisir. GAGNER, c’est créer et DÉPENSER, c’est partager.

Quand une femme réconcilie argent, désir, plaisir et valeur, elle ne consomme plus le monde, elle le transforme. Son rapport à l’argent, à la richesse devient lucide et rationnel. Dans sa manière d’agir (et non de réagir), elle ne cherche plus à priver quoique ce soit, elle cherche à relier. Cela lui permets de nourrir en conscience sa cellule personnelle et aussi professionnelle en s’investissant dans des entreprises éthiques, en soutenant des créatrices ou en initiant des cercles de femmes ou des cercles économiques solidaires.

Comme le résume très joliment le philosophe camerounaise Fabienne Kanor :

« La puissance féminine n’est pas un cri de guerre, c’est une danse avec la vie. Et l’argent, bien employé, en est le rythme. »

Conscientisont que l’argent ne fait pas le pouvoir, il révèle ce que vous êtes au plus profond de vous-même. Il mets en lumière votre médiocrité ou votre puissance intérieure.

Redéfinir la richesse…

Derrière toutes les nouvelles tendances contemporaines actuelles, investissement à impact, minimalisme financier ou encore la discrétion volontaire, se cache une mutation culturelle profonde… la richesse change littéralement de visage. On privilégie la circulation à l’accumulation et la richesse ne se mesure plus à ce que l’on possède mais à ce que l’on soutient. Dans cet élan, les psychologue observent une baisse de la peur du manque remplacée par une quête d’équilibre. On valorise davantage ce que l’on possède. Les économistes, eux, notent la montée des méthodes de finance régénérative, le comment concilier la rentabilité et le sens. Un changement de paradigme… Il ne s’agit plus de subir sa vie mais de vivre, de la créer en conscience avec amour.

Vivre sa richesse en conscience…

C’est recevoir sans devoir se justifier. C’est investir sans avoir peur. C’est honorer ce que l’on crée avec fierté, sans s’excuser d’être celles que nous sommes, sans minimiser notre lumière, sans s’excuser de briller.

Voilà le manifeste silencieux d’une nouvelle ère économique au féminin. Une ère où la richesse est une fréquence à rayonner et non un privilège, comme certains voudraient nous le faire croire. Une fréquence où l’argent circule, où l’argent est une énergie qui relie notre valeur, notre amour propre et notre liberté.

Car au fond, nous savons que l’argent n’a jamais été une question de pouvoir. C’est une question de permission, celle de se permettre d’exister pleinement.