C’EST MON HISTOIRE
Je suis Cassandra K, j’ai 29 ans, une carrière prometteuse et, jusqu’à récemment, un fiancé que j’aimais plus que tout. Je croyais avoir tout ce dont une femme pouvait rêver, mais une insécurité profondément ancrée a suffi à tout faire basculer.
Mon histoire d’amour avec Thomas n’a pas été un long fleuve tranquille. Il y a trois ans, j’ai découvert qu’il m’avait trompée avec une fille aux formes généreuses, une femme dont le corps correspondait à cette fameuse silhouette qui fait tourner les têtes. J’étais brisée, anéantie. Mais il s’est repenti, m’a suppliée de lui pardonner, et, contre toute attente, j’ai accepté de rester.
Il me répétait qu’il m’aimait, que j’étais la seule qui comptait, mais moi, au fond, je n’oubliais pas. Chaque fois que nous sortions, que ses yeux s’attardaient un peu trop sur une femme pulpeuse, un vide s’installait en moi. J’ai commencé à me comparer, à me demander si je suffirais vraiment, si je serais toujours à la hauteur.


Le voyage en Turquie
C’est comme ça que l’idée du BBL (Brazilian Butt Lift) a germé dans mon esprit. Au départ, c’était juste une curiosité, puis c’est devenu une obsession. J’ai économisé, fait mes recherches, et sous prétexte de vacances en Turquie, je suis partie pour une transformation qui, je le croyais, allait me redonner confiance.
L’opération s’est déroulée sans problème. Dès la première semaine, j’étais euphorique en voyant mon reflet. Mes nouvelles courbes me donnaient un sentiment de puissance. Je me voyais belle, désirable. Quand je suis rentrée à Abidjan, Thomas a tout de suite remarqué le changement. Il n’a rien dit, mais je voyais sa fierté quand nous sortions ensemble. Mes robes moulantes attiraient les regards et, pour la première fois depuis longtemps, je me sentais en contrôle.
Le début du cauchemar
Mais quelques mois plus tard, tout a basculé. Une douleur sourde a commencé à s’installer. Puis, une odeur étrange. Un matin, en sortant de la douche, j’ai vu une tâche sombre au bas de mes fesses. J’ai paniqué. En touchant, j’ai senti une texture anormale sous ma peau.
J’ai tout caché à Thomas, espérant que ça passerait, mais la situation a empiré. Les douleurs devenaient insupportables, les infections se multipliaient. Quand il a fini par le découvrir, il était bouleversé.
« Pourquoi tu as fait ça ? » m’a-t-il lancé, la voix tremblante.
Je n’ai pas su quoi répondre. Comment lui expliquer que c’était pour lui, pour ne jamais être insuffisante ?

Perdre tout ce que j’aimais
Les semaines suivantes ont été un enfer. Mon état de santé se détériorait. J’ai dû être hospitalisée d’urgence. L’infection était grave. Pour éviter que cela ne se propage davantage, il fallait retirer une partie de la graisse injectée.
Thomas a tenu un moment, puis un soir, il est venu me voir, les yeux remplis de larmes.
« Je t’aime, mais je n’y arrive plus. »
Il est parti. J’ai voulu le supplier de rester, mais j’étais trop faible, trop épuisée. Il n’a pas supporté de me voir souffrir, et peut-être, au fond, m’en voulait-il d’avoir pris ce risque insensé.
Mon travail aussi en a pris un coup. Mes absences répétées ont fini par poser problème. J’ai été contrainte de tout arrêter pour partir me faire soigner en France. J’ai passé des mois entre hôpitaux et centres de rééducation, seule avec mes regrets.

Aujourd’hui, je vais mieux. Mon corps porte encore les séquelles de mon choix, mais j’apprends à me reconstruire. Petit à petit, je réapprends à aimer celle que je suis, avec mes imperfections.
Si je pouvais revenir en arrière, je me dirais que je valais déjà la peine d’être aimée. Que l’amour ne se mesure pas à un tour de taille ou à des hanches dessinées.
J’ai perdu un homme, un travail, une partie de moi. Mais j’ai gagné une leçon précieuse : personne ne devrait risquer sa vie pour combler un vide intérieur.