Malgré son interdiction en Côte d’Ivoire depuis 1998, l’excision reste pratiquée dans certaines régions reculées du pays. Cette mutilation génitale féminine, bien qu’illégale, persiste pour des raisons traditionnelles et, dans certains cas, pour des pratiques liées à des croyances occultes.
Dans des villages isolés, des jeunes filles, souvent à l’aube de l’adolescence, sont toujours soumises à cette pratique. Selon les témoignages d’anciennes exciseuses, le clitoris excisé est traditionnellement enterré, jeté dans une rivière, ou parfois remis aux parents de la jeune fille. Toutefois, ces pratiques rituelles ont évolué pour inclure des utilisations plus inquiétantes. Le clitoris excisé est également employé dans des « philtres d’amour », censés garantir richesse et pouvoir à ceux qui y ont recours. Le commerce clandestin de cet organe est en pleine expansion, son prix sur le marché noir pouvant même dépasser le salaire minimum en Côte d’Ivoire, soit 75 000 francs CFA (environ 114 euros).
Cette pratique comporte des risques pour la santé des femmes, avec des complications médicales sérieuses. Parmi les effets possibles, on trouve la stérilité, les infections, les complications lors des accouchements, ainsi que des saignements importants pouvant entraîner des conséquences graves.
L’excision demeure un sujet sensible en Côte d’Ivoire, nécessitant une vigilance accrue et des efforts soutenus pour appliquer les lois en vigueur et promouvoir la sensibilisation dans les communautés concernées.