Photo : Getty images
Si le Super Bowl est l’événement sportif le plus regardé au monde, son show de la mi-temps est une scène où la culture pop se rejoue à chaque battement de lumière. Cette année, Kendrick Lamar n’a pas seulement livré une performance magistrale, il a utilisé la mode comme une extension de son art, un langage puissant où chaque pièce racontait une histoire.
Dans une ère où la mode est devenue un outil de communication au même titre que la musique, Kendrick Lamar a fait du textile une déclaration. Stylisé par Taylor McNeill, il est apparu sur scène dans un jean bootcut Celine, clin d’œil aux années 2000, mais c’est surtout sa veste universitaire en cuir signée Martine Rose qui a capté l’attention. Sur le devant, un mot inscrit en lettres capitales : GLORIA.
Un simple prénom ? Non. Une métaphore. « Gloria » est le titre de la dernière piste de son album « GNX » sorti en 2024. Un nom qui incarne la gloire, la postérité, la transcendance. Ce choix n’a rien d’anodin. Chez Lamar, chaque élément visuel vient ancrer un message dans l’inconscient collectif. Il ne porte pas des vêtements, il les manifeste.
Autour de son cou, un détail frappant : un pendentif en forme de « a » minuscule. Une référence subtile à « Not Like Us », un titre dans lequel il lâche : « Tryna strike a chord and it’s probably A-minorrrrrr. » Un clin d’œil taquin, mais aussi un message crypté, un niveau de lecture supplémentaire pour ceux qui savent déchiffrer les symboles. Coucou Drake !
Kendrick Lamar n’était pas seul à façonner un univers visuel. SZA, venue le rejoindre sur scène, portait une veste en cuir rouge Born x Raised, affichant fièrement le nom de son album « Lana » sur la poitrine, tandis que le mot « Crybaby » trônait dans son dos. Une manière de fusionner la musique et l’identité visuelle, comme si chaque tenue était une extension naturelle de leur storytelling.
Kendrick Lamar et SZA ne s’habillent pas, ils construisent des mythes. Leur garde-robe est une cartographie, un jeu d’échecs où chaque pièce, chaque motif, chaque mot devient une signature. Dans un monde où l’image est instantanément décryptée et partagée, ils transforment la scène en musée vivant, où chaque regard posé sur eux décrypte une histoire en mouvement.
C’est là toute la puissance de la mode lorsqu’elle dépasse la simple fonction vestimentaire pour devenir un outil de narration, un manifeste et une révolution silencieuse.
Le Super Bowl 2025 n’a pas seulement été un concert. C’était un manifeste visuel, un coup de génie où la mode, la musique et la culture se sont entremêlées avec une précision chirurgicale.
Et si demain, nos vêtements parlaient aussi fort que nos voix ?
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