Maman de cinq enfants, entrepreneure accomplie, ambassadrice de la marque Vlisco, fondatrice du Bwiti Concept Store… Irène Bwiti incarne cette génération de femmes africaines qui réussissent sans renier leur authenticité. Son secret ? Une organisation millimétrée, une équipe soudée et une solide dose de lâcher-prise. Rencontre avec une femme inspirante.
Tu es maman de cinq enfants, entrepreneure, passionnée… Comment réussis-tu à jongler entre ces multiples casquettes sans perdre ton sourire ?
Irène : Je me concentre sur l’essentiel. Ce n’est pas grave si le lit n’est pas fait ou si le linge attend. J’ai appris à lâcher prise sur le non-prioritaire et à nourrir ce qui m’apporte de la paix : mes enfants, mes projets et ma mission de vie. Ce sont eux qui me donnent le sourire, chaque jour.
Entre Kinshasa, Bruxelles, les réseaux sociaux et les tapis rouges, comment gardes-tu une ligne authentique ?
Irène : Avec le temps, j’ai compris que je ne pouvais pas tout faire seule. Je me suis entourée d’une équipe en or et de partenaires de confiance. Cela me permet de gérer à distance mon foyer « Prospérité pour Tous ». Être fidèle à moi-même, c’est accepter mes limites, choisir mes combats et ne jamais oublier pourquoi j’ai commencé.
Tu es suivie par des milliers de personnes. Comment vis-tu cette exposition ?
Irène : Je la vis comme une mission. Être ambassadrice de Vlisco, par exemple, c’est un hommage à ma mère qui revendait ces tissus au marché quand mon père a perdu son emploi. J’en portais à dix ans. Aujourd’hui, représenter cette marque, c’est une fierté et une histoire familiale. Sur les réseaux, j’essaie d’apporter de l’inspiration. Si un message redonne foi ou déclenche un projet, j’ai gagné.
Justement, Vlisco fait partie de ton histoire personnelle…
Irène : Oui, profondément. C’est bien plus qu’une marque : c’est un symbole de résilience. Porter ses tissus, c’est porter les femmes congolaises, leur élégance, leur courage. Cette collaboration me permet d’honorer mon héritage et de lui donner une dimension contemporaine.
Tu parles souvent de “Black Luxury”. Que signifie ce luxe pour toi ?
Irène : Ce n’est pas ce qui brille, c’est ce qui élève. Être soi-même, alignée, ancrée. Vivre de sa passion, transmettre des valeurs, élever ses enfants avec dignité. Le « Black Luxury », c’est la beauté de nos traditions, la noblesse de nos matières, la richesse de notre créativité. C’est un luxe intérieur.
Comment choisis-tu les marques et créateurs que tu soutiens ?
Irène : Je marche à l’authenticité. J’ai besoin de sentir une vision, une histoire forte, une démarche sincère. Je soutiens ceux qui respectent leurs racines tout en innovant. Et surtout, je veille à ce que nos valeurs soient alignées.
Quel message veux-tu transmettre à travers ton parcours ?
Irène : Que tout est possible. On peut être une femme africaine, maman, entrepreneure et réussir, même en venant de loin. J’ai grandi dans un bidonville, je gagnais un SMIC, et j’investissais la moitié dans des sacs de manioc. J’ai toujours cru que l’indépendance était possible. Mon message, c’est : croyez en vous. On ne réussit pas toujours en ligne droite, mais on y arrive.
Si tu pouvais parler à la jeune femme que tu étais à 18 ans, que lui dirais-tu ?
« Tu avais raison. Continue de croire en toi. Les doutes viendront, les épreuves aussi, mais reste fidèle à ta lumière intérieure. Et surtout : aime le chemin autant que la destination. »
