Chères lectrices,

Ce mois-ci, nous plongeons au cœur d’un sujet brûlant : l’empowerment des femmes. Ce terme, si séduisant, est devenu omniprésent, résonnant dans nos oreilles comme le buzz constant d’Instagram. Mais ne nous y trompons pas, l’empowerment féminin n’est pas un simple accessoire de mode ou un hashtag tendance. C’est un impératif catégorique, un moteur de justice et d’égalité, un catalyseur de transformations profondes au sein de nos sociétés.

L’engagement pour l’autonomisation des femmes par l’éducation, l’emploi et une participation active aux décisions est essentiel pour transformer nos économies et revitaliser nos communautés. C’est une voie vers un avenir plus prospère et équitable pour tous. Investir dans le potentiel des femmes enrichit notre tissu social et économique et réécrit un chapitre plus inclusif de notre histoire collective.

Cependant, nous devons nous attarder sur un phénomène si alarmant et insidieux que nous avons décidé de lui créer un terme approprié : le downpowerment. Ce terme que nous introduisons reflète une réalité où, sous le couvert de l’empowerment, certaines pratiques ne libèrent pas les femmes mais les enchaînent. Derrière les initiatives brillantes qui vantent l’autonomie féminine, se cache parfois une réalité amère, celle de l’empowerment washing. Des actions d’individus ou d’entités qui exploitent la cause des femmes à des fins personnelles ou commerciales, sans engendrer de changement positif tangible.

Nous devons être vigilantes face aux faux prophètes de la sororité et aux saboteurs de la réussite féminine, ceux qui, nourris par les réseaux sociaux, découragent et nuisent aux femmes ambitieuses. Le « downpowerment » utilise l’empowerment comme un écran de fumée pour réduire le pouvoir, l’autorité, et l’influence des femmes.

Il est crucial de reconnaître et de combattre ce phénomène pour ce qu’il est : un frein à la véritable émancipation des femmes. Cela exige de nous une vigilance constante et un engagement ferme envers des formes d’empowerment authentiques et inclusives. Il est temps de dénoncer ces pratiques, vécues par vous ou des proches, et de travailler ensemble pour leur éradication.

Mesdames, dans ce combat, vous n’êtes pas seules. La sororité existe, vibrant sous les tumultes d’un océan d’informations. Elle est notre lumière et notre soutien sur le chemin vers la réussite. N’ayez pas peur d’écouter, d’apprendre des autres, de devenir votre propre mentor.

Ensemble, faisons de l’empowerment des femmes une réalité incontestable, et non un simple slogan marketing. La route est semée d’embûches, mais elle est aussi pavée de solidarité et de soutien mutuel.

Avec détermination,

Frédérique, Rédactrice en chef, ELLE Côte d’Ivoire