Un paquet de gâteaux dans une main, un chocolat chaud dans l’autre, on s’enfonce sous la couette pour débuter un véritable marathon télévisé. Et cela nous apporte un réconfort intense. Pourquoi sommes-nous accros au binge-watching ? Et si cette habitude était liée à notre enfance ?
On n’aurait jamais imaginé que le binge-watching provenait de traumatismes d’enfance, et pourtant. Si l’on pensait que cette habitude témoignait seulement d’une envie de paresse et confort, une étude évoque ses liens avec l’enfance. De jeunes adultes de 18 à 25 ans ont participé à une étude dans laquelle ils expliquent avoir subi des violences psychologiques dans leur enfance. Selon leurs profils, il a été observé que plus ils avaient subi des violences psychologiques, plus ils se réfugiaient dans le visionnage compuslif de séries afin de réguler leur stress.
Un mécanisme de défense
D’après leurs résultats parus dans la revue « European Journal of Investigation in Health », certains comportements des parents ou des figures d’autorités répétés pendant l’enfance auront des conséquences sur l’enfant dans sa vie d’adulte. Ils citent la dévalorisation, la moquerie, le rejet ou la critique constante, qui font susciter plusieurs mécanismes de défense chez l’enfant. Le binge-watching en fait partie, parce qu’il permet de se détacher des responsabilités, des pensées négatives et de l’anxiété. « Le binge-watching est de plus en plus reconnu comme une forme d’évasion et de régulation émotionnelle. Les personnes qui sont aux prises avec une détresse émotionnelle intense peuvent utiliser le binge-watching pour se désengager de leurs problèmes réels en se plongeant dans des récits fictifs», expliquent les chercheurs.
Les séries vont alors constituer un refuge, pour échapper à la détresse émotionnelle et à l’hypersensibilité, liées à une faible estime de soi, à la peur du rejet et de l’abandon mise en place lors de l’enfance. Les enfants victimes de violences psychologiques se sentent souvent mal aimés et inadéquats et peuvent avoir du mal à faire confiance aux autres ou à nouer des relations saines. Au fil du temps, les conséquences peuvent entraîner des problèmes de santé mentale tels que « l’anxiété, la dépression et une faible estime de soi, ainsi que l’utilisation de stratégies inadaptées pour faire face au stress », d’après le média « Psypost ».