Et si la vraie révolution commençait par une sieste ?
Dans un monde où l’on confond productivité et valeur personnelle, prendre le temps de se reposer est devenu un acte de résistance. Nous vivons dans une ère où « être débordée » est presque un badge d’honneur, où l’on sacralise les journées pleines, les agendas saturés, les projets qui s’enchaînent, et où le repos est perçu comme une faiblesse, voire une culpabilité.
Pourtant, le corps, et surtout l’esprit, réclament autre chose : une pause.
Déconstruire le mythe du “toujours plus”
Les nouvelles générations le sentent : la course permanente à la performance ne fait plus rêver. On ne veut plus simplement réussir, on veut exister pleinement.
Le repos, ce mot simple, devient un manifeste.
- Se déconnecter du rythme imposé.
- Dormir sans se justifier.
- Dire « non ».
- Dire « plus tard ».
- Dire « j’existe même lorsque je ne produis rien. »
Rien n’est plus politique aujourd’hui que de refuser l’épuisement.

Le self-care n’est plus un luxe, c’est une prise de pouvoir
Dans la culture occidentale, le repos est souvent associé au privilège. Dans les cultures africaines, il a longtemps été lié à la survie : on avance, on tient, on endure. Mais une nouvelle conversation émerge sur le continent : et si se reposer était aussi un droit ?
Dans la diaspora afro-américaine, des mouvements comme The Nap Ministry parlent même de “rest as resistance”, le repos comme résistance à l’exploitation et au rythme imposé par le capitalisme. Une idée radicale, douce et révolutionnaire.
Se reposer, c’est reprendre possession de soi
La femme moderne, entrepreneure, mère, artiste, salariée, étudiante — porte encore la pression d’être « forte », disponible, impeccable. Dire « j’ai besoin de repos », c’est briser la narration qui exige d’elle d’être inarrêtable.
Et si le vrai luxe aujourd’hui n’était pas de tout faire, mais de se préserver ?
Comment militer avec douceur
Le repos militant n’est pas une retraite spirituelle parfaite à Bali (même si on ne dirait pas non). C’est apprendre à :
- fermer l’ordinateur à l’heure où le corps dit stop,
- se choisir au lieu de s’excuser,
- pratiquer la lenteur,
- être indulgente avec soi-même.
Ce n’est pas de la paresse, c’est du courage. Car il faut du courage pour dire :
« Je me choisis. Je me garde. Je me repose. »
Le repos n’est pas ce que l’on fait quand tout le reste est terminé.
Le repos est une priorité.
Et maintenant ?
Rituel de repos express (3 minutes)
Définissez une heure où vous arrêtez de répondre aux sollicitations.
Fermez les yeux. Inspirez profondément. Exhalez lentement.
Posez-vous la question : de quoi ai-je besoin maintenant ?
Donnez-vous la réponse.
Sans justification. Sans culpabilité.