Et si notre monde n’était qu’un vaste immeuble aux murs un peu défraîchis, où chaque continent occuperait un étage, où l’on croiserait Poutine dans le couloir et Trump dans la salle des compteurs électriques ? L’idée pourrait sembler folle, et pourtant c’est la trouvaille brillante de La Guerre des voisins, bande dessinée signée Mikko, sortie le 26 septembre 2025 chez Dargaud.
Ici, la géopolitique descend de son piédestal pour s’inviter dans nos escaliers et sur nos paliers, racontée avec le sourire malicieux d’un voisin qui sonne à votre porte. L’album, drôle et coloré, se dévore comme une chronique de vie collective, mais cache derrière ses éclats d’humour une ambition profonde : nous faire comprendre les rapports de force mondiaux avec la clarté d’une dispute de copropriété.
On rit, mais on apprend. On s’amuse, mais on réfléchit.


Mikko, derrière ce pseudonyme solaire, est un professeur de lycée qui a toujours eu l’âme d’un conteur. Nourri dès l’enfance par les pages de Strange, il a publié ses dessins dans Spirou, Groom ou encore Journal du Geek, scénarisé des thrillers historiques et prêté son imagination à des expositions où l’histoire se donne en spectacle.
Ce qu’il réussit aujourd’hui avec La Guerre des voisins est un geste rare : faire dialoguer l’humour et la pédagogie, l’art populaire et la finesse intellectuelle. Dans ces 176 pages éclatantes, il nous tend un miroir à la fois tendre et implacable, un miroir où l’on se surprend à reconnaître nos travers collectifs.

Lire « La guerre des voisins », c’est accepter de sourire de nous-mêmes tout en découvrant que la politique internationale, ce grand théâtre lointain, nous concerne intimement. Et c’est cela qui fait de cette bande dessinée un rendez-vous précieux de la rentrée : un objet aussi léger qu’un fou rire, aussi sérieux qu’un traité, aussi savoureux qu’un ragot de palier. Un album qui nous invite, femmes et hommes du monde, à redécouvrir ce voisinage planétaire que nous partageons, et à comprendre que dans cette copropriété qu’est la Terre, la paix commence toujours par un geste d’humanité.