Coup de tonnerre au pays des Miss. Après le départ, volontaire et digne, de Virginie Philippot, qui avait choisi de se retirer de Miss Universe RDC 2025 par « respect pour elle-même » et cloturant son message en citant Patrice Lumumba : « L’histoire dira un jour ce que fut notre combat.», voilà que le comité destitue Deborah Djema, pourtant élue gagnante, pour avoir refusé de signer un contrat qu’elle juge inapproprié.
Le communiqué du comité est sans appel : retrait immédiat du titre, interdiction d’utiliser la couronne, l’écharpe, le logo, suppression de toute référence au concours sous 48h, sous peine de poursuites judiciaires. Deborah a obtempéré, effaçant toute trace de son élection de ses réseaux. Mais trop tard : la jeune femme avait déjà conquis le cœur des Congolais. Et aujourd’hui, ils réclament à voix haute la transparence : « Montrez-nous ce contrat ».
Car ce qui se joue dépasse largement le cadre d’un concours de beauté. En créant ce rendez-vous censé célébrer l’élégance et le talent des femmes congolaises à travers le monde, les organisateurs ne s’attendaient sans doute pas à être confrontés à des femmes capables de dire « non ». Non par caprice, mais par conscience de leur valeur, de leurs droits, de leur dignité. Tout ça, au moment où le pays tout entier se cherche de valeureux héros.
Deborah Djema n’a pas seulement été élue Miss, elle incarne déjà une autre génération : celle qui ne se contente plus de sourire sous les projecteurs, mais qui interroge les règles, qui exige clarté et respect. Une génération qui comprend que l’émancipation ne se négocie pas, qu’il faut lire et négocier les marges d’un contrat.
Partout dans le monde, les concours de Miss évoluent. Ils se détachent peu à peu des stéréotypes réducteurs, les abus sont dénoncés, ils tentent de se démarquer pour devenir, aussi, des tremplins où intelligence, engagement et leadership comptent autant que l’apparence. La RDC ne peut rester en marge de cette évolution.
Alors, que reste-t-il de cette affaire ? Une jeune femme brillante, privée de son titre mais pas de sa voix, pas de son intelligence, ni de la société qu’elle a brillamment lancé. Et derrière elle, une opinion publique qui la soutient, qui l’admire, qui la suit. Comme un signe que le vrai pouvoir ne réside pas dans une couronne que certains prennent plaisir à vous retirer, mais dans le courage d’assumer ses convictions.
Finalement, Deborah Djema venait d’écrire la page la plus moderne de Miss Universe RDC !