Le documentaire » Black Barbie » est disponible sur la plateforme de streaming depuis mercredi. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur la toute première Barbie noire.
Star de nos enfances et de l’été 2023, Barbie fait encore parler d’elle. Cette fois, on ne parlera pas de la poupée blonde aux yeux bleus et à la peau blanche… Très blanche. Depuis mercredi 19 juin la plateforme de streaming Netflix diffuse « Black Barbie », un documentaire nécessaire qui retrace l’histoire de la première Barbie noire. Voici cinq faits à connaître sur ce personnage devenu iconique.
La première poupée noire commercialisée par Mattel était… la cousine de Barbie
Si l’on vous dit « Barbie » un seul visage vous vient à l’esprit, celui de la mannequin grande et élancée blonde aux yeux bleus (dite Barbie Malibu). Et on ne vous en veut pas car depuis la commercialisation de la toute première Barbie en 1959, c’est tout un univers qui s’est articulé autour de ce personnage à la peau blanche. C’est seulement en 1967 que la première poupée noire de Mattel fait son apparition. Francie, est la version noire de la cousine de Barbie Malibu. Christie, une deuxième poupée à la peau noire, arrive un an plus tard et est présentée comme la baby-sitter et la meilleure amie de Barbie. Cependant, les traits de son visage sont identiques à la poupée blanche, ce qui pose problème.
La poupée Julia est la première représentation réaliste de la femme noire chez Mattel
Il faut attendre 1969 pour qu’une poupée Mattel représente réellement une femme afro-américaine. Prénommée Julia, cette poupée est à l’effigie de l’actrice Diahann Carroll, première actrice principale noire dans une série télévisée : « Julia ».
La première Barbie noire a été commercialisée 21 ans après la Barbie blanche
Si toutes ces poupées noires sont une avancée, aux yeux de Mattel, elles ne sont pas réellement « Barbie » mais seulement son amie, sa cousine… Il faut attendre 21 ans après la commercialisation de Barbie Malibu pour qu’une poupée noire soit aussi considérée comme « Barbie ». « Elle est noire, elle est belle, elle est explosive », pouvait-on lire sur l’emballage du tout premier exemplaire de la poupée. Avec sa coupe courte et afro et sa robe rouge cintrée, la première Barbie noire est un succès. La véritable avancée c’est d’avoir appelé cette Barbie noire « Barbie », pas « Francie », pas un autre prénom… C’est ce qui a permis aux petites filles noires d’être héroïne de l’histoire », évoque Patricia A. Turner, professeure à l’UCLA en études afro-américaines dans le documentaire « Black Barbie ».
C’est une femme noire, Kitty Black Perkins, qui est à l’origine de la « Black Barbie »
La commercialisation de la première Barbie noire n’aurait jamais été possible sans deux personnes : Beulah Mae Mitchell, employée chez Mattel entre 1955 et 1999 et Kitty Black Perkins, créatrice de la première Barbie de couleur. Sans ces deux femmes afro-américaines qui apparaissent dans le documentaire « Black Barbie » et expliquent en quoi leur rôle au sein du géant Mattel a été crucial jusqu’à la naissance de la Barbie noire.
La Barbie noire n’est jamais le personnage principal dans les films Barbie
« Barbie et le lac des cygnes », « Barbie et la magie de Noël », « Barbie, apprentie princesse »… Même dans les films Barbie les plus récents, le personnage principal reste et demeure Barbie Malibu. À l’heure actuelle, aucun film Barbie n’a comme protagoniste une Barbie à la peau noire. Dans le film « Barbie : grande ville, grands rêves », la Barbie de Malibu rencontre son homonyme, la Barbie de Brooklyn. Le doctorant en philosophie Antwann Michael Simpkins prend la parole au sujet de leur supposé co-rôle principal : « On découvre dans ce film une Barbie blanche inadaptée dans son univers où elle est perçue comme égal à une femme noire surqualifiée. Elles sont placées toutes les deux sur un pied d’égalité en termes de concurrence et c’est perçu comme progressiste mais ce n’est pas le cas. Pourquoi Mattel n’a pas persisté sur le fait que Brooklyn avait du talent et qu’elle pouvait être la meneuse ? »