Du 26 novembre au 10 décembre, les 16 Jours d’Activisme contre les violences faites aux Femmes rappellent au monde l’ampleur de la crise. Ce moment clé vise à sensibiliser, mobiliser et exiger des actions concrètes pour protéger les femmes et les filles contre les violences. Les statistiques sont alarmantes : une femme est tuée toutes les 10 minutes par un partenaire intime ou un membre de sa famille. Selon les Nations Unis, sur l’année 2023, 85 000 femmes et filles ont été tuées intentionnellement dans le monde.
Au Sénégal : un plaidoyer crucial pour les survivantes de violences
Lors d’une conférence de presse organisée ce 26 novembre 2024, le collectif féministe du Sénégal, JGEN Sénégal et le Réseau des Féministes du Sénégal ont souligné l’urgence de renforcer le plaidoyer pour garantir l’accès à l’avortement sécurisé pour les mineures victimes de viols et d’incestes. Ces prises de parole ont mis en lumière une réalité alarmante : la prévalence élevée des viols de mineures au Sénégal. Cette situation appelle des actions immédiates et un engagement politique fort, notamment en exigeant que l’État sénégalais applique le Protocole de Maputo, qui garantit des droits reproductifs essentiels.
Sur les réseaux sociaux et sur le terrain, ces organisations et militantes restent mobilisées pour intervenir face aux violences faites aux femmes et aux filles. Un exemple récent est la campagne #JusticePourDieynaba, qui réclame justice pour une jeune femme emprisonnée depuis plusieurs jours après avoir tenté de se défendre contre son ex-compagnon, auteur de violences à son égard. Ce cas illustre les lacunes du système judiciaire et l’urgence d’une mobilisation accrue pour protéger et défendre les survivantes de violences conjugales.
Source Photo : J-gentv
En Côte d’Ivoire : face aux féminicides et à une violence systémique
En Côte d’Ivoire, la situation est tout aussi alarmante. La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes rappelle que les féminicides continuent de ravager le pays. Une étude réalisée par le Citoyennes pour la Promotion et Défense des Droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM) a révélé qu’en 2020, plus de 416 femmes avaient été tuées de manière violente dans seulement six communes du district d’Abidjan. Ces meurtres ne sont pas des faits isolés, mais bien les symptômes d’une violence systémique enracinée dans les structures sociales et institutionnelles du pays.
Dans le cadre des 16 jours d’activisme, la Ligue a développé une série d’activités pour sensibiliser le public, interpeller les autorités et soutenir les survivantes. Ces efforts illustrent le rôle central des organisations féministes dans l’interception et le traitement des cas de violences. Cependant, elles restent chroniquement sous-financées, freinant leur capacité à agir efficacement. La Ligue souligne que des ressources financières sont cruciales pour garantir une réponse adaptée et construire un avenir juste et sécurisé pour les femmes.
Source : Laligue.civ
On ne choisit pas de naitre femme, mais on en meurt
Du Sénégal à la Côte d’Ivoire, et au-delà, les organisations féministes mènent des actions déterminées pour exiger protection, justice et réparation pour les femmes et les filles. Ces initiatives, bien que vitales, doivent être soutenues par des financements durables et une volonté politique ferme.
En ces 16 jours d’activisme, il est impératif que les gouvernements, les institutions internationales, et la société civile unissent leurs forces pour briser le cycle des violences faites aux femmes et construire un monde où elles peuvent vivre en sécurité et en dignité.